L’acariose des trachées est une maladie de l’abeille mellifère Apis mellifera liée à un parasite interne, Acarapis woodi (Rennie, 1921). L’acarien infeste le système respiratoire de l’abeille adulte. Il vit et se reproduit principalement dans la première paire de trachées thoraciques, provoquant des troubles physiologiques résultant de l'obstruction des conduits aériens, des lésions des parois trachéales et de la spoliation de l'hémolymphe. Cette maladie, actuellement très rarement diagnostiquée en France, a été mise en évidence au printemps 2022 dans un rucher situé en Isère, dans le cadre de l’Observatoire des mortalités et affaiblissement des abeilles mellifères (OMAA). Sur les 19 colonies du rucher, trois colonies présentaient des signes cliniques de suspicion lors de la visite du vétérinaire : affaiblissement (dépopulation), abeilles mortes et abeilles au comportement anormal (abeilles traînantes, accrochées au brin d’herbes, incapables de voler, dont certaines avec les ailes en position anormale). Les analyses microscopiques réalisées par le Laboratoire d’analyses vétérinaires du Jura (LDA 39) ont permis de confirmer la présence d’A. woodi (œufs, nymphes et adultes). Suite au diagnostic d’acariose des trachées, un traitement à base de thymol a été appliqué et toutes les reines âgées de deux ans ont été changées. L’efficacité de ce traitement a été difficile à objectiver, l’observation d’abeilles aux ailes asymétriques ayant perduré après le traitement sur plusieurs colonies du rucher, avec néanmoins une récolte de miel très bonne dans l’ensemble en 2022. Afin d’effectuer un suivi de ce cas, une étude a été conduite par le Laboratoire national de référence (LNR) sur la Santé des abeilles pour évaluer si la maladie et/ou l’acarien A. woodi était encore présent en 2023 dans le rucher. Le suivi des colonies et les prélèvements en sortie d’hivernage et au cours du printemps ont été réalisés par l’apiculteur. Les analyses microscopiques et par PCR conduites par le LNR indiquent qu’A. woodi circule toujours dans le rucher. Après une période de confinement liée au mauvais temps, des signes cliniques (abeilles trainantes, accrochées aux brins d’herbes) ont également été à nouveau observés par l’apiculteur.