Validation d’interactions moléculaires candidates entre le virus de la fièvre aphteuse et la cellule-hôte bovine
Résumé
La fièvre aphteuse est une maladie animale virale très contagieuse affectant les artiodactyles. Le virus responsable est le FMDV (Foot and Mouth Disease Virus), un Aphtovirus de la famille Picornaviridae. Suite à l'infection aiguë des bovins par le FMDV, 15 à 50% des ruminants deviennent infectés de façon persistante, indépendamment de leur statut vaccinal. De tels animaux, chez qui le virus vivant peut-être isolé plus de 28 jours après l’infection, au niveau des tissus oropharyngés, sont définis comme « porteurs asymptomatiques » et représentent un risque potentiel de transmission du virus aux animaux sensibles. Les mécanismes d’établissement et de maintien de la persistance ne sont pas clairement élucidés à ce jour mais des travaux menés in vitro comme in vivo indiquent une co-évolution du FMDV et des cellules-hôtes lors de la persistance.
Dans ce contexte, nos travaux de recherche visent à étudier les interactions entre le FMDV et l’hôte et plus particulièrement la réponse immune innée induite par ce virus. Nous avons précédemment entrepris l’étude de l’« interactome » du FMDV de type O isolat O/FRA/1/2001, par la méthode du double hybride en levure en criblant une banque d’ADNc bovine. L’ensemble des cribles a ainsi permis de mettre en évidence 11 interactions candidates entre protéines du FMDV et protéines de l’hôte, impliquant potentiellement 3 voies de signalisation (immunité innée, apoptose et autophagie).
Notre premier objectif a été de valider les interactions moléculaires candidates issues des cribles en levure. Cette validation a été réalisée par des expériences de chromatographie d’affinité de type GST pull down. En parallèle, la création d’un clone infectieux ADNc du FMDV de type O est en cours afin de disposer d’un système de génétique inverse permettant d’étudier l’impact des mutations au cours de la persistance. Ce clone infectieux sera construit en utilisant la technique de « USER cloning ».
Les données de cette étude devraient nous permettre de mieux comprendre la pathogenèse du FMDV par la caractérisation des voies de signalisation modulées au cours de l’infection et pourraient contribuer au développement de meilleures stratégies de contrôle.