La France est reconnue officiellement indemne de brucellose bovine depuis 2005 et de brucellose ovine et caprine depuis 2014 pour l’ensemble du territoire métropolitain, à l’exception d’un département (64) devenu officiellement indemne en mars 2021 suite à l’arrêt de la vaccination Rev.1 contre Brucella ovis en 2017. En pratique, aucun foyer de brucellose n’a été rapporté chez les ruminants domestiques depuis 2003, à l’exception du foyer survenu en 2012 sur le massif du Bargy et d’un foyer en région Nord-Pas de Calais lié à une importation (Rautureau et al. 2012). Le 12 octobre 2021, lors de la surveillance sérologique mensuelle sur lait de mélange d’un élevage en Haute-Savoie provenant d’un troupeau d’environ 100 vaches laitières (soit 200 bovins), le résultat s’est avéré positif en ELISA, résultat confirmé ensuite par le LNR Anses de Maisons-Alfort. Les investigations au sein du cheptel ont conduit à l’isolement de Brucella melitensis dont la confirmation a été faite par le LNR le 09 novembre 2021. Compte tenu de l'historique local, un lien avec la persistance de la brucellose dans la faune sauvage sur le massif du Bargy est suspecté, d’autant que l’analyse génomique de la souche en cause est très proche de celle du foyer bovin de 2012 et de celles isolées depuis dans la faune sauvage de ce massif (voir plus bas). Outre le risque manifeste pour la santé humaine, cette situation fait peser des menaces sur l’économie agricole, tant au niveau local avec un impact potentiel sur la filière Reblochon, qu’au niveau national avec la possible remise en cause du statut indemne de brucellose de la France. [Saisines liées n° 2021-AST-0203, 2018-SA-0017, 2016-SA0229, 2014-SA-0218, 2013-SA-0129]