Le marché mondial des plastiques croît de façon exponentielle depuis 1950 et 9 milliards de tonnes ont été produites jusqu’à aujourd’hui dont seulement 9% sont recyclées et 12% incinérées. Les 79% restants, soit 7 milliards de tonnes de plastiques, finissent dans les décharges, en étant enfouies ou entassées à l’air libre, et ces déchets persistants, finissent dans l’environnement (l’air, les sols, les rivières, l’océan, l’eau du robinet, les organismes vivants et donc aussi dans nos aliments) notamment sous forme de micro- et nano-plastiques [1]. Les problématiques sanitaires et environnementales soulevées par ces plastiques non maîtrisés sont aujourd’hui de plus en plus rapportées dans les médias et dans les plus grands journaux scientifiques [2]. Notre récente étude bibliographique publiée dans la Revue Française d’HistoTechnologie [3] a également montré l’importance du problème de l’usage des plastiques dans les laboratoires de recherche et l’urgence à trouver des solutions, qui combinent la baisse immédiate de production de nouveaux plastiques avec une meilleure gestion des déchets. En France, la loi AGEC (loi anti-gaspillage pour une économie circulaire) mise en place en 2020, vise en particulier à sortir du plastique à usage unique d’ici 2040, celui-ci étant présent à outrance dans notre quotidien mais aussi dans nos laboratoires. Dans ce contexte, un projet scientifique de Développement Durable a été mis en place en 2023 à l’Anses. Il a pour objectif de participer à la mise en œuvre d’une première action ciblée sur l’usage des plastiques dans les laboratoires de recherche de l’Anses, dont ses laboratoires pratiquant l’histologie. Dans ce secteur, les plastiques en usage se retrouvent sous de multiples formes : tenues de laboratoires (blouses, gants, charlottes, sur-chaussures, …), conditionnement des produits (emballages), outils du quotidien (pipettes, tubes à essai, cassettes d’inclusion, moules jetables pour inclusion, pinces jetables, pissettes, pipettes de transfert, etc. Où est-il possible d’agir? Comment identifier des leviers d’actions possibles pour refuser, réduire, réutiliser, remplacer, recycler les plastiques utilisés et ainsi contribuer activement à réduire leur impact sur l’environnement et la santé ? La présentation sera l’occasion de diffuser notre démarche, d’échanger avec les participants sur les bonnes pratiques déjà existantes dans leurs laboratoires, de présenter les premiers résultats devant aider la communauté des praticiens de l’histologie à réduire l’empreinte plastique dans les laboratoires d’histologie. [1] La Pollution du Plastique dans le Monde en 10 Chiffres, (n.d.). https://www.jobimpact.fr/mag/pollution-plastique-chiffres [2] Our plastics dilemna, Science. (2021). https://www.science.org/toc/science/373/6550 [3] Chiffoleau E. et Bencsik A., Laboratoires d’histologie et impact environnemental: comment l’évaluer et quelles mesures mettre en œuvre pour assurer une recherche efficace et plus respectueuse de l’environnement ?, Rev. Fr. Histotechnol. 34 (2022) 115–166. https://doi.org/10.25830/afh.rfh.2022.34.1.115.